Il est vrai que le luxe, est par définition durable. Cette durabilité s’explique notamment par la lenteur des processus créatifs et des confections artisanales. Elle s’exprime également à travers des valeurs telles que la qualité, la rareté, l’intemporalité et la préservation des savoir-faire. En phase avec son temps, le luxe tend aujourd’hui vers un nouveau paradigme, une approche holistique qui intègre des valeurs de développement durable, faisant ainsi le lien entre l’esthétisme, la nature et l’humain. Telle est, selon nous la définition du Luxe. De plus en plus de consommateurs considèrent les marques comme un marqueur de leurs valeurs et de leur identité. L'éthique et la durabilité sont devenus d’incontournables arguments définissant les achats de produits de luxe. Ces mêmes consommateurs accordent plus de valeur aux expériences qu'au matérialisme et à l’assouvissement. Le luxe durable est un art de vivre, qui repose donc sur des choix conscients, d'un point de vue social, écologique et émotionnel. Il ne s’agit pas de superficialité ou d’excentricité, mais d’une vision holistique – le soi au sein d’un tout. Il concerne notre quotidien – cela va du choix de nos vêtements, à nos loisirs en passant par nos habitudes en matière d’alimentation, de voyage etc. C’est consacrer son temps et son argent aux choses essentielles et aux expériences de la vie qui durent, à la fois pour son propre bien-être, mais aussi pour le bien du monde que nous habitons. Cette nouvelle vision du luxe, responsable, éthique et engagé reflète le changement de nos sociétés en quête de sens. Un luxe pensé par une nouvelle génération de créateurs qui refuse de se plier au rythme effréné des productions et à l’appât du gain au détriment des Hommes et de la nature. Un luxe lent, intemporel, qui propose des objets qui durent et qui se transmettent. Et au-delà de la création, il se veut moteur d’un changement positif à travers le monde, en mettant l’accent à la fois sur l’Homme et la planète. Il s’attèle également à éduquer et inspirer pour une vie responsable et durable. Il repousse les limites en explorant les nouvelles techniques et se remet constamment en question sans jamais faire de compromis entre les piliers qui le composent : le respect des ressources naturelles, le respect des droits humains, la préservation des savoir-faire, la créativité, et l’émotion. A titre d’exemple, Stella MacCartney, la visionnaire, a su construire une maison entièrement basée sur l’éthique et l’écoresponsabilité. La créatrice anglaise a mis le développement durable au coeur de sa création bien avant tout le monde. Il y a vingt ans, sa lutte pour la cause animale et la défense de l’environnement la faisait passer selon ses dires; pour une « hippie cinglée » Dès ses débuts, Stella MacCartney a su imposer ses convictions comme lorsqu’elle travaillait aux côtés de Gucci ou de la maison Chloé où elle a fait bannir le cuir et la fourrure de ses collections. Fidèle à ses valeurs, elle n’a jamais changé sa façon de travailler. Elle est aujourd’hui un modèle pour toutes les jeunes marques responsables et les grands noms du luxe, gagnant ainsi une légitimité que personne n’oserait contester. En 2008, elle lance une collection de lingerie en matières 100 % bio. En 2010, avec son iconique sac Falabella, elle démontre que le cuir végétal peut être une alternative solide au cuir animal. En 2019, elle collabore avec Adidas pour créer les premiers vêtements fabriqués avec des fibres renouvelables pouvant se régénérer à plusieurs reprises. En 2020, elle introduit l'élasthanne recyclé dans ses jeans et des lentilles bio pour ses collections de lunettes. En 2020, elle lance Koba, la fausse fourrure écologique et recyclable, fabriquée à base de fibres végétales. Cette année, en partenariat avec Bolt Threads, une startup spécialisée dans l’innovation matérielles, la maison franchit une nouvelle étape, en lançant le Frayme Mylo™️, le premier sac de luxe fabriqué à partir de biomatériaux, des matières fongiques régénératrices. Par ailleurs, elle est signataire du Fashion Pact qui vise à limiter l’impact de la filière mode sur la biodiversité, le climat et les océans. Son expertise lui permet, en 2019, d’être nommée conseillère spéciale en matière de développement durable auprès de Bernard Arnault président-directeur général de LVMH. Elle a su imposer une mode toujours plus responsable, durable et désirable. Pour cela, elle a dû défier les normes grâce à une amélioration permanente. La maison s’efforce de trouver des solutions en se concentrant sur les innovations techniques et durables, les nouveaux matériaux (comme le fungi) sans jamais transiger sur le style ou la désirabilité. Elle porte une attention particulière sur l’innovation en soutenant des startups qui poussent au changement. Elle met un point d’honneur à constamment prendre de l’avance et à collaborer avec les gens qui partagent la même vision qu’elle. « Notre industrie doit mesurer son empreinte écologique, et chez Stella, notre but est de réduire cette empreinte, pas de la remplacer. Pour être vraiment durable, quelle que soit l’activité, le modèle commercial doit s’imposer des limites. Nous ne sommes en aucun cas parfaits, mais nous cherchons toujours à améliorer nos sources d’approvisionnement. Par exemple, en ce moment, nous réalisons des essais d’agriculture régénératrice.” Affirme-t-elle lors d’une interview pour Vogue Magazine. Aujourd’hui, ses défilés sont les plus attendus de la Fashion Week, parce qu’on sait qu’elle va surprendre ses pairs avec une mode écologique et désirable. Sa définition du luxe rejoint un peu la nôtre… « Un produit qui a été fabriqué avec amour, dans le respect de la nature ».LE LUXE durable est réfléchi mais n’oublie pas d’être esthète.
Mais à quoi ressemble une marque de luxe durable concrètement ?
L'innovation verte au cœur du processus créatif
